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 le mouvement gothique part III

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eurydice

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MessageSujet: le mouvement gothique part III   le mouvement gothique part III Icon_minitimeJeu 26 Juil - 4:21

Il faut éviter toute vision réductrice du mouvement ainsi que la confusion souvent entretenue avec le satanisme et, parfois même, avec les groupes sectaires. Malgré leur goût prononcé pour le morbide et le macabre, les gothiques sont insérés dans la société. Ces jeunes adultes investissent à leur façon le monde qui les entoure et savent prendre du plaisir en ayant certaines activités culturelles et en festoyant avec leurs amis. Mais, comme dans tous milieux, il peut y avoir des personnes déviantes ayant des comportements pathologiques. Ainsi, lorsqu’un individu s'isole totalement, il n’a plus de relations avec le monde extérieur, se désintéresse de tout, n'a plus de plaisir et commet des actes qui le mettent en danger tels que automutilations, prise de drogue, tentatives de suicide, l’on se trouve face à quelqu'un en grande souffrance psychologique ayant besoin d’être aidé. Enfin il faut savoir que le mouvement gothique n'est pas un mouvement politique. De même, il n’est pas rattaché à un système de croyance religieuse spécifique. Mais, être gothique n'exclut pas le fait que certains puissent être politisés ou croyants.

La mort dans l'âme - ISABELLE BURGUN
Fruit d'une mode ou véritable état d'esprit, l'attirance morbide de la jeunesse ne se laisse pas facilement cerner. Tombes, têtes de mort, cercueils, croix... les jeunes s'expriment en affichant une apparence mortuaire. Cette vénéneuse attirance est la réponse des jeunes au rationnel et à l'exclusion. "Noir, c'est noir. Il n'y a plus d'espoir", chantait Johnny Halliday à 20 ans. Autre époque, même désarroi.

En ces temps de chômage et de pessimisme, les jeunes sont nombreux à voir la vie en noir. Depuis le début des années 90, la proportion des jeunes qui versent dans le morbide est grandissante. Gothiques, black métal, death métal... plusieurs mouvements s'expriment 'en puisant dans les artifices mortuaires de quoi afficher leur différence. Tombes, têtes de mort, cercueils, tentures de salons mortuaires et autres icônes s'affichent sur leurs vêtements, ornent leurs bijoux, décorent leurs chambres. La mort séduit les jeunes, aujourd'hui plus que jamais. "J'ai une attraction naturelle pour le mystère. C'est le style qui me va le mieux. En noir, je suis moi", note Ezio, le jeune propriétaire de la boutique Diabolique.

UNE VÉRITABLE ATTIRANCE OU UNE SIMPLE MODE
Au siècle de l'ordinateur, il reste étonnant de voir combien la fascination du fantastique et de la mort prend de l'ampleur. Il faut avouer que le morbide est devenu accessible. Envahissant nos écrans de cinéma, les vampires et autres frankensteins font aujourd'hui partie de notre quotidien. Il n'y a qu'à voir le succès du film La Famille Addams pour s'en convaincre. Réaction au pessimisme ambiant, diminution de la foi et plus grande tolérance à la marginalité, le morbide possède ses disciples.
"C'est une culture de marge au sens large pour laquelle les jeunes ont un véritable engouement", dit Benjamin Leblanc, un jeune homme de 23 ans qui prépare une maîtrise sur la fascination morbide chez les jeunes. Habillé d'un gilet noir et d'une chemise blanche, cet étudiant en sociologie ressemble à bien des garçons de son âge et rien à priori dans son allure ne dénote de son noir intérêt. Pourtant... "Si je me suis penché sur ce sujet, c'est forcément que j'avais de l'attirance pour ce côté sombre. C'est une manière de me connaître un peu moi-même", lance le jeune homme. Mais la frontière est bien floue entre la simple attirance et l'adhésion complète à la philosophie morbide. Benjamin confie que cerner son sujet de maîtrise a été un vrai casse-tête. Acheter un corbillard, s'habiller de noir de la tête aux pieds, dormir dans un cercueil peuvent être des signes avant coureurs d'une tendance morbide. Pourtant, tous les jeunes vêtus de sombre ne sont pas pour autant des adeptes du morbide. "J'aime le noir mais je laisse les cimetières et les cercueils aux autres", confie Sonia, la co-propriétaire de la boutique Cyclops. Pour ce magasin alternatif, la styliste aux longs cheveux noirs crée des vêtements à l'aspect plutôt morbide où cuir, latex et dentelle noire sont à l'honneur. Pour moi, ce n'est pas morbide. Une tombe, je trouve ça romantiques, estime Pierre Brassard, un spécialiste de la question. Adepte de la mort et de ses artifices, l'éditeur du magazine Erebus - une publication sur l'actualité culturelle et le style de vie gothique - conserve le même intérêt depuis son adolescence. "J'ai été de tous les courants : death metal, black metal et gothique. Plus que l'allure, la philosophie change également", dit le jeune homme.
Avec son expression brute, le courant metal possède l'imagerie la plus violente. Ses adeptes recherchent ce qui symbolise la puissance du mal: les représentations du diable, les démons, les zombies, l'hémoglobine. Habillés comme les musiciens du groupe Sepultura, ses disciples sont souvent vêtus sans véritable recherche, favorisant le noir, le cuir et le latex. Leur période de prédilection est l'époque médiévale où l'on trouvait une certaine brutalité d'expression.

LE ROMANTISME VERSION MORBIDE
Par contraste, la personnalité du gothique s'affiche romantique et rêveuse. Place alors à l'émotion et à la dramatisation de la douleur: tristesse, angoisse, deuil et même amour perdu. Plus créatif, le gothique est séduit par le romantique victorien du 19e siècle avec ses capes, ses jabots, ses gilets et toutes ses dentelles. Plus que le noir, on trouve des couleurs comme le pourpre, le mauve, le lie de vin et même le blanc. C'est le courant dominant des Canadiens anglais. A Montréal, les gothiques sont plutôt urbains avec un retour du cuir et du latex. "Il est plus simple de définir ce qui est anti-gothique : tee-shirt blanc, jeans, espadrilles", précise Benjamin Leblanc. Pourtant, les différentes tendances se mélangent allégrement dans un décor composé de pierres tombales, de croix, de chandeliers et de drapés funéraires. Tous les apparats du morbide sont exploites, de la tête de mort aux croix, en passant par les cercueils. Il est bien rare que l'on puisse vivre de cette manière 24 heures sur 24. A moins 'd'en faire son commerce comme Richard et Claudine, de la boutique Cruella. "J'aime choquer. Je suis excentrique", avoue Richard, vêtu de cuir noir de la tête aux pieds. En guise de voiture, il possède un corbillard dans lequel il aime promener sa blonde. Un véhicule qui alerte les passants... à moins que ce ne soient les jolies petites cornes rouges de sa diablotine de compagne.

LE FRUIT DE LA CONTRE-CULTURE
Avouer son attirance pour le côté sombre ne relève plus de l'interdit. Depuis quelques années, la spiritualité traditionnelle est en perte de vitesse auprès des jeunes. Ce recul a certainement affaibli l'aversion idéologique du diable et du "côté sombre des choses". Moins taboue, cette sombre attirance est aujourd'hui plus visible. Elle est aussi revendiquée comme une culture alternative à celle dite traditionnelle.

Le mouvement gothique a fait son apparition au début des années 80. Après les moyens d'expression "bruts". comme le courant alternatif punk, on notait alors le retour à un sens de l'esthétique. Les gothiques s'inspirent du romantisme noir, la tradition littéraire britannique du milieu du 19e siècle. C'est l'époque de Dracula de Bram Stoker, de Frankenstein de Mary Shelley, de Vampire de J. Polidori, de Carmilla de Sheridan Lefanu, des romans d'Anne Ratcliffe, et bien d'autres. De ces sombres pages sont sortis des créatures et des personnages repris par le cinéma : Entretien avec un vampire, Le Corbeau, entre autres. L'impulsion de cette culture morbide est donnée par des groupes musicaux comme The Cure et Sister of Mercy dont les thèmes morbides foisonnent dans les chansons. "Cette contre-culture a émergé d'un mouvement musical post-punk. Pourtant la culture de ce qui est morbide existe depuis toujours", lance Pierre Brassard. Pour lui, les contes et les récits d'autrefois en font foi. La fascination de la mort a toujours fait partie de notre vie. "Les gothiques s'inspirent du romantisme noir, la tradition littéraire britannique du milieu du 19e siècle" L'expression "Tout de noir vêtus" (et les cheveux teints) prend ici un sens précis. Aujourd'hui, on trouve deux générations de gothiques. Si les pionniers ont une démarche plus philosophique, les nouveaux adeptes se limitent plus souvent à l'apparence. "Les jeunes se soucient beaucoup de leur look au risque de perdre l'âme du gothique", soulève Benjamin Leblanc. Pour lui, l'important est l'état d'esprit.
Dans sa maîtrise, Benjamin soutient que les adeptes du gothique seraient les disciples de Dyonisos, le dieu grec appelé aussi Bacchus par les Romains. Il souligne que les gothiques privilégient l'émotion à la raison, l'esprit communautaire à l'individualisme, "l'être" plutôt que le "faire", le présent au futur et l'harmonie avec la nature.
Si Pierre Brassard est d'accord avec cette terminologie, il trouve que ce n'est pas simple de trouver une définition car le non-conformisme et l'individualité sont de mise. "En fait, la musique est l'élément rassembleur. Chacun peut s'exprimer comme il le désire, nous ne sommes pas sectaires", note-t-il. Gothique ou non-gothique ? Un peu de vampire, un peu de victorien, un peu de metal... Il paraît difficile de mettre une étiquette !

NOIRE IDENTITÉ
Est-il vraiment étonnant que les thèmes morbides attirent plus particulièrement les jeunes ? Individualistes, ces derniers cherchent à se façonner une identité différente. Leur premier réflexe est de s'opposer aux adultes. Ils s'attarderont là où leurs parents n'oseraient pas mettre les pieds. "Un teint de mort-vivant, des vêtements sombres, des bijoux représentant des cercueils, une tête de mort en guise de bague. C'est tout le contraire de ce que les parents enseignent", dit Richard, de la boutique Cruella, avant de confier qu'il n'est pas rare qu'une mère offre un accessoire gothique à son rejeton. Le côté ludique de ce courant apparaît comme une autre raison de cet engouement. Conçu sur le modèle de "Donjons et Dragons", le jeu de rôles "Vampire : the mascarade" remporte un grand succès auprès des plus jeunes. Un moyen d'être un vampire dans sa vie quotidienne. Car ce personnage fantastique a gagné en popularité. Remis au goût du jour, il symbolise celui qui a vaincu la mort. Cet être marginal et puissant reste donc un référent identitaire attirant pour des jeunes qui se sentent marginaux mais généralement bien impuissants face à un avenir plutôt bouché ! Plus éduqués que leurs aînés, les jeunes posent un regard critique sur la société. En son sein, ils ne trouvent pas beaucoup de place pour eux : peu d'emploi, peu de lieux d'expression, peu d'accès à la société de consommation... la fascination pour le morbide comble un vide. "Cela démontre souvent une volonté de se marginaliser, un esprit pessimiste, un mal de vivre et un relativisme de croyance", souligne Benjamin. C'est, d'une certaine manière, une réaction face à l'inquiétude du lendemain.
Pour faire le grand saut dans le morbide, il faut cependant quelques prédispositions et trouver une résonance personnelle dans cette noire attirance. Les tempéraments introspectifs et pessimistes voient alors dans le sombre une manière de s'exprimer. Ils affichent ainsi leur originalité. "Pourtant la marginalité recule. Pour se différencier, les jeunes devront aller toujours plus loin", note Benjamin. Rien n'est moulé dans le roc. Le courant gothique lui-même évolue vers des tendances industrielles (musique mêlant instruments, voix, bruitage et distorsion) et fétichistes. Il perd ainsi pour certains son charme romantique tout en gagnant en sensualité. "Je trouve cela infiniment érotique. La vamp est pour moi le symbole de la perfection faite femme", confie Richard. La beauté peut présenter de sombres attraits !

ET L'IMAGINAIRE ?
L'ère de l'industrialisation a enfermé les émotions dans une boîte. Face au rationnel de tout acabit, on observe un retour au romantisme. "Chez les jeunes, il y a une nostalgie des époques passées", explique Benjamin. Avec ses nombreux apparats, le romantisme noir fait la part belle à l'imaginaire. Cryptes, cimetières, salons mortuaires... tout est question d'atmosphère. Avec un peu d'imagination, tout devient macabre ! "C'est l'univers de la fantaisie. Nous n'aimons pas le monde réel. Nous aimons recréer une manière de vivre d'autrefois dont les valeurs étaient le respect, la distinction et bien d'autres", dit Pierre Brassard.
Verser dans le morbide permet d'échapper un peu à la réalité. C'est également un mode d'expression ' Un nouveau vocabulaire, une nouvelle mode, de nouvelles idées... Les jeunes y trouvent aussi un lieu de création. A travers la confection de vêtements, d'objets ou d'ambiance, beaucoup de jeunes artistes - ou non - transgressent les tabous et les règles établies. Du noir, des croix, des chaînes, tout est permis. Place à la liberté. "Je m'exprime comme je le désire à travers la création de vêtements en latex, cuir et dentelle. Pas de règles, seule l'imagination compte", confie l'imaginative Bénie. Dans les soirées et les réunions gothiques ou metal, la création trouve également toute sa place. Avec le trio Trinité, j'ai inventé un rituel d'inspiration médiévale. C'est un spectacle très spécial où je joue le rôle d'un viking", raconte Ezio.
Si les jeunes sont fascinés par le morbide et l'expriment, il est néanmoins souvent difficile de leur faire avouer. L'erreur souvent commise est de mélanger fétichisme et tendance gothique. Seule une personne sur dix trouve de l'attrait dans ce mode d'expression. "De nombreux médias nous ont fait du tort. L'image qui nous colle est celle de jeunes vampires buvant du sang. Ces pratiques sont anecdotiques dans le mouvement", lance Pierre Brassard. La fascination pour le morbide, même si elle gagne en popularité chez les jeunes, reste impopulaire auprès de l'ensemble de la population. Pourtant ce mode d'expression marginal aura toujours des adeptes. Les amateurs de mystère n'ont pas de rides !
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